Le marché immobilier français : vers une correction nécessaire et salutaire ?

Sommaire

Les effets des taux d’intérêt sur les prix de l’immobilier

Suite aux augmentations successives des taux d’intérêt décidées par la BCE, on constate une baisse des prix de l’immobilier en France. Pour le moment, ces baisses sont relativement limitées, sauf dans certaines régions où elles concernent les biens de qualité moyenne. Contrairement à la Suède et à l’Allemagne, où les prix ont notablement chuté, les diminutions restent faibles en France. Il faut noter que les économistes prédisent un krach du marché immobilier résidentiel français chaque année depuis une quinzaine d’années. Cependant, ce marché a toujours réussi à se redresser depuis 2010 pour deux raisons principales :

  • Pas de nouvelles constructions
  • Baisse des taux d’intérêt durant les années 2010

Un soutien constant du marché immobilier résidentiel français

C’est cette combinaison entre l’offre et la demande qui explique pourquoi le marché immobilier résidentiel reste fort en France, malgré des prix pas particulièrement dynamiques comparés aux prix généraux ou aux salaires. L’absence de construction et la diminution des taux d’intérêt ont favorisé la solvabilité de nombreuses personnes, leur permettant ainsi d’accéder à la propriété.

Quels impacts sur les acteurs du marché immobilier ?

Si cette baisse des prix peut être néfaste pour ceux qui ont acheté au plus haut, elle reste tout de même plutôt favorable à l’économie. C’est en effet une correction bienvenue et rafraîchissante pour le marché immobilier. À noter que l’immobilier est un secteur majoritairement rentier et peu créateur de valeur ajoutée, sauf quelques exceptions.

Une bulle immobilière en France ?

Ce qui s’est passé dans notre pays pourrait être considéré comme une anomalie, une sorte de bulle immobilière. En effet, la principale valeur de l’immobilier réside dans son utilité limitée par rapport à l’inflation, surtout lorsque celle-ci est faible comme ces dernières années. Ainsi, une première chute des prix de 15 à 20% serait raisonnable selon certains experts, afin d’imiter ce qui a été fait en Suède et en Allemagne, et de sanctionner les acteurs ayant trop joué avec le feu.

La fin d’un cycle pour le marché immobilier résidentiel français ?

Après 25 ans de croissance, on pourrait penser que l’immobilier résidentiel français arrive en bout de course. Malgré les milliards d’euros dépensés chaque année pour soutenir la politique du logement en France, les tensions et le nombre de mal-logés n’ont jamais été aussi élevés. Le Président de la Cour des comptes a lui-même souligné l’inefficacité de certaines dépenses liées au logement dans l’Hexagone. Il serait peut-être temps de réintroduire un peu de liberté, de logique de marché et de rationnement des prix plutôt que des quantités dans le secteur du logement.

Réorienter la politique du logement en France ?

Comme l’immobilier dépend essentiellement du crédit, un ajustement trop brusque pourrait s’avérer violent. Toutefois, il est important de noter qu’aucun capital productif ne disparaîtrait avec cette correction nécessaire. En cherchant à encourager la construction et en adaptant les politiques d’aide au logement, il est possible de favoriser un marché immobilier plus dynamique et équilibré.

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